dimanche 21 février 2016

Humilité

Les paroles de ce cantique sont extraites du deuxième chapitre de l'Imitation de Jésus-Christ en vers de Pierre Corneille; en voici la synthèse. C'est bien à tort que nous nous glorifions souvent de nos talents, puisque c'est de Dieu que nous tenons tout bien et que sans lui nous ne serions rien; que si d'ailleurs nous considérons bien notre profonde misère, la vanité n'aurait plus de prise sur nous et nous mépriserions les louanges humaines. Songeons aussi qu'un pauvre ignorant rempli de l'amour de Dieu et du prochain vaut mieux aux yeux de Dieu qu'un orgueilleux infatué de lui-même; qu'à notre jugement seules nos actions seront examinées et non les capacités que nous aurons acquises; que plus nous aurons eu de connaissances, plus notre compte sera rigoureux; qu'enfin quelque soit notre science la plupart des mystères de ce monde resteront toujours cachées à notre intelligence.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.
Une syllabe muette entre parenthèses signifie qu'on peut éventuellement la chanter
en omettant la liaison qui la suit et en faisant un court silence

pour marquer une césure dans le vers.

1
Le désir de savoir est naturel aux hommes,
Presqu'avec eux il naît et ne meurt qu'avec eux ;
Mais c'est Dieu dont la main nous fait ce que nous sommes,
Et que peuvent sans lui ces esprits orgueilleux ? (bis)

2
Un pauvre paysan, dans son humble ignorance,
Qui ne sait que t'aimer et n'a que de la foi,
Vaut mieux qu'un philosophe enflé de sa science,
Qui pénètre les cieux sans réfléchir sur soi. (bis)

3
Qui se connaît soi-mê(me) en a l'âme peu vaine ;
En se connaissant bien, il s'estime à bas prix ;
Et tout le faux éclat de la louange humaine
N'est pour lui que l'objet d'un géreux mépris. (bis)

4
Au grand jour du Seigneur, sera-ce un grand refuge
D'avoir connu de tout et la cause et l'effet ?
Et ce qu'on aura su fléchira-t-il un Juge
Qui ne regardera que ce qu'on aura fait ? (bis)

5
Les savants, d'ordinai(re), aiment qu'on les regarde,
Qu'on murmure autour d'eux : Voilà ces grands esprits !
Et s'ils ne font du cœur une soigneuse garde,
De cet orgueil secret ils sont bientôt surpris. (bis)

6
Au reste, plus tu sais et plus a de lumière
Le jour qui se répand sur ton entendement,
Plus tu serais coupable à ton heure dernière
Si tu n'avais vécu d'autant plus saintement. (bis)

7
Trouve à t'humilier me dans ta doctrine :
Quiconque en sait beaucoup en ignore encor plus ;
Et qui, sans se flatter, en secret s'examine,
Est de son ignoran(ce) heureusement confus. (bis)


Téléchargement des paroles :